QU'EST-CE QUI NOUS ANIME ?

Le quotidien national et international s'est vu boulversé par la pandémie mondiale que nous traversons
encore à ce jour. Cette crise sans précédent a eu un impact certain sur de nombreux secteurs d'activité, et
le notre n'a pas été épargné, bien au contraire.
Les personnes sans domicile fixe, en grande précarité, usagères de drogue, sont de plus en plus
nombreuses et voient leur conditions de vie et d'accompagnement se dégrader depuis des années. La crise
sanitaire est venu encore plus aggraver cette dégradation, et réduire considérablement les possibilités
d'action des acteurs de terrain.
Ces mêmes acteurs de terrain, intervenants, professionnels, sont également directement impactés par cette
augmentation de la misère et la réduction de leurs moyens, ce qui les rend impuissants face à des
situations inhumaines et entraîne une usure considérable, le tout avec aucune reconnaissance et des
conditions de travail qui les rendent eux-mêmes bien souvent victimes de la précarité.
A notre échelle, nous constatons effectivement une dégradation catastrophique de nos conditions de
travail : le manque de lieux d'hébergement et d'accueil pour personnes sans abris à Montpellier est une
réalité glaçante qui fait que chaque nuit, des familles, des enfants, des personnes en situation de handicap
ou avec des problèmes de santé importants dorment sur les trottoir, alors même que le nombre de
demandes ne cesse de croître.
Des dispositifs ont été créés pour faire face à cette crise sanitaire et sociale, mais autant dans leur nombre,
leur durée et leur qualité, ont-ils été suffisants ?
La saturation des dispositifs existant, et l'absence de moyens dans notre secteur a des conséquences
dramatiques sur le plan humain et social. Cet état des lieux est d'autant plus alarmant que la dynamique
actuelle ne nous approche pas du tout d'une résolution heureuse de la situation. La Fondation Abbé Pierre
pointait en effet dans son dernier rapport que le nombre de SDF en France a triplé depuis 2012 (100 000),
et doublé depuis 2018 (150 000) pour atteindre 300 000 personnes aujourd'hui.
A Orléans en juillet 2017, Emmanuel Macron promettait : « la première bataille, c'est de loger tout le
monde dignement. Je ne veux plus, d'ici la fin de l'année, avoir des femmes et des hommes dans les rues,
dans les bois ou perdus. C'est une question de diginité, c'est une question d'humanité et d'efficacité là
aussi ».
Nous sommes à Montpellier, le 10 octobre 2021, qu'en est-il de la dignité, qu'en est il de l'humanité ?
C'est dans ce contexte et à la veille de la trêve hivernale que nous nous adressons à tous les acteurs du social afin de nous fédérer et pouvoir nous mobiliser pour défendre non seulement les conditions de vie et d'accueil de notre public, mais aussi la reconnaissance de notre travail dont l'invisibilisation fait partie de
l'invisibilisation des personnes que nous accompagnons.

Nous vous proposons de passer à l'action ensemble.